12/09/20

Cette semaine, je continue la construction d'un Youyou que j'ai commencée la semaine dernière. Sur cette image, je viens de poncer les joints intérieurs en prélude à la stratification. J'ai aussi gratté et poncé les joints extérieurs, ce que l'on ne voit pas ici, en vue de passer une seconde couche d'époxy chargée sur ces joints.

Seuls les quatre bordés de fond seront stratifiés, intérieur-extérieur. En effet, le fond est la partie du bateau qui est la plus maltraitée, soit par les contacts avec le sable et les cailloux pour l'extérieur, soit parce que l'on marche dessus pour l'intérieur. J'ai coupé deux pièces de tissu de verre pour l'avant et l'arrière. La pièce avant est complétée par une bande qui couvre le joint-congé du haut de l'étrave au brion inclus.

J'ai recherché une photo du Youyou que j'avais construit au printemps 2009 : c'est amusant de voir que j'avais choisi une approche différente : j'avais collé en place les cloisons des compartiments étanches avant et arrière, et déposé la membrure centrale, alors que cette fois-ci, j'ai fait l'inverse... On voit aussi que j'avais déja collé la guirlande, ce qui n'est pas le cas cette fois-ci.

J'ai saturé le tissu de verre de l'arrière sur les quatre bordés de fond, et je couperai ensuite l'excédent de tissu, qui apparait encore en blanc sur cette image. En effet, la résine époxy rend le tissu de verre transparent en le mouillant. Dans le bateau fini et verni, on ne distinguera que difficiliment la présence de ce tissu.

Je verse la résine époxy sur le tissu de verre, puis je l'étale et la fais pénétrer dans la trame du tissu à l'aide de la "squeegee". J'ai enlevé la bande de renfort de l'étrave pour saturer la pièce principale, je m'en occuperai juste après.

J'ai passé un peu d'époxy au pinceau dans l'intérieur de l'étrave avant de remettre en place la bande de renfort, et je vais maintenant finir de la saturer de résine.

J'ai coupé l'excédent de tissu de verre non saturé sur les cotés, j'ai laissé durcir quelques heures et j'ai ensuite passé une couche d'époxy au rouleau sur l'ensemble de la surface intérieure.

Le lendemain, je retourne le Youyou pour refaire les joints extérieurs et boucher tous les trous des sutures. J'ai fait des joints particulièrement larges entre les bordés 1 et 2, car ce joint sera recouvert par la stratification extérieure : il faut adoucir le "S" constitué par l'arête du bordé 2 afin d'éviter d'avoir la formation de bulles par mauvaise adhérence du tissu de verre.

Le lendemain, j'ai sorti le Youyou pour un ponçage avant la stratification extérieure. L'époxy "fraîche" fait des taches sombres sur la surface blanchie par le précédent ponçage. Cette décoloration est causée par le dépoli qui résulte du ponçage et par un reliquat de poussière d'époxy qui adhère au contreplaqué malgré un dépoussièrage à l'aspirateur.

Les taches d'époxy fraîche ont pratiquement disparu suite à ce nouveau ponçage. L'uniformité de la teinte de la coque à ce stade empêche de constater que j'ai bien arrondi les arêtes sur le joint de quille et sur celui entre les bordés 1 et 2.

J'ai retourné la coque pour poncer toute la surface intérieure avant de passer à la suite des opérations. Je ne l'avais pas encore évoqué, mais certains observateurs sagaces auront noté l'absence des deux poignées normalement découpées aux coins supérieurs du tableau arrière. En effet, je compte installer un gros bout de défense périphérique, et ces trous se trouveraient au mauvais endroit.

Voila qui est fait. J'ai utilisé une ponceuse orbitale, une petite ponceuse triangulaire et une cale à poncer pour finir. La seconde couche d'époxy a rempli la trame du tissu de verre et il est déja pratiquement indiscernable.

Je viens de coller en place les cloisons des compartiments étanches avant et arrière. Ce collage est constitué, comme pour la membrure centrale par un joint-congé de part et d'autre.

Voici les trois petits supports du banc central, qui s'encastrent dans les trois fentes du haut de la membrure centrale. Au préalable, je vais supprimer à la ponceuse à bande les ergots laissés par la machine de découpe numérique. Ces ergots servent à conserver une cohésion minimale des pièces dans la feuille de contreplaqué, afin de faciliter l'extraction des pièces après la découpe.

Voici les pièces prêtes à l'emploi. J'ai aussi percé ces trois de 10 mm pour passer une garcette qui servira par exemple à assurer une écope ou toute autre chose qui devra être amarrée au Youyou.

Voici les supports en place avec le banc, le tout juste positionné à sec avant collage.

J'ai passé une couche d'imprégnation époxy sur les courbes de tableau arrière après avoir arrondi les arêtes du bord qui restera exposé et percé ces trous de 18 mm, qui pourront éventuellement servir à l'amarrage.

Je profite de la lumière de cette belle fin d'après-midi de septembre pour pour une jolie photo avant de continuer. Evidemment, la photo serait plus jolie sans les voitures à l'arrière-plan, mais je ne suis pas assez bon avec Photoshop pour les extraire...

J'ai masqué pour délimiter les zones d'antidérapant, j'ai passé une couche d'époxy et j'ai saupoudré dessus des microbilles de verre qui se sont ainsi collées sur l'époxy fraîche et font un antidérapant au mordant vigoureux. Tellement vigoureux que je repasserai une couche d'époxy par-dessus afin de le tempérer (et aussi de finir de fixer les microbilles).

Je termine la journée en collant les dessus des caissons étanches avant et arrère, ainsi que le banc central avec ses supports. J'ai aussi collé en place la guirlande et les courbes de tableau. J'enlèverai les vis temporaires de ces pièces dès que l'époxy aura durci.

Ce Youyou sera équipé pour la voile, mais ce n'est pas prévu dans le kit : j'ai réalisé un gabarit en relevant les cotes sur le bateau, puis j'ai découpé les "joues" du puits de dérive, et je viens de les stratifier sur ce qui sera leur face intérieure, afin de les protéger durablement.

Je viens de coller le premier pli des listons. En effet, les listons sont constitués de deux lattes collées l'une sur l'autre afin de faciliter (permettre?) leur cintrage sur la coque. Certains constructeurs collent un pli à l'extérieur du bordé, et le second à l'intérieur, ce qui en fait une serre.

Les deux "joues" du puits de dérive sont vissées-collées sur les deux "jambes", stratification vers l'intérieur. Au premier plan à droite, c'est le pied de mât que j'ai collé la veille et qui doit encore être "fini".

Collage du second pli des listons, sur l'extérieur, classiquement.

Christophe nous envoie une photo qu'il a nommé "mine de cuivre de l'étambot". Il s'agit des sutures des panneaux de son Wood Duck 12 Hybride à la poupe : Christophe n'a pas lésiné sur le fil de cuivre !

Jean-François nous envoie deux images de son Wood Duck 12 "normal" à pont sapelli. Ces photos datent du 13 septembre et Jean-François est cette semaine sur le Golfe du Morbihan pour les premiers essais sur l'eau.

Suite à plusieurs conversations téléphonique, Jean-François a l'air très satisfait du comportement sur l'eau de son Wood Duck 12, mais il a des soucis quant à la réglementation : il souhaite naviguer et pêcher en mer avec son kayak en toute légalité, et cela semble compliqué. Nous développerons cet important sujet très prochainement.

Hervé nous envoie les cinq photos suivantes du Skerry qu'il était venu construire à l'atelier en mars dernier. Voici son bateau à l'issue de la construction accompagnée que nous avions faite : il reste encore à Hervé à peindre et vernir la coque.

Voila qui est fait, en "vert brume de jade" pour l'extérieur, superbe teinte.

Hervé avait découvert le Skerry en faisant la connaissance de Denis, qui avait été le premier à m'acheter un kit de Skerry en octobre 2008. Et voici donc les deux Skerry se préparant à naviguer ensemble aux Sables d'Olonne. A gauche "Corto Maltese" de Hervé et à droite "O'Taquet" de Denis.

Et ça y est, "Corto Maltese" navigue...

Contrarement à Hervé qui a choisi le gréement de misaine au tiers, Denis avait opté pour le gréement standard à livarde.

Bonne nouvelle : le premier Skerry que j'avais construit, et qui était en vente, a été acquis par un autre Hervé et il naviguera en rade de Brest. Ce premier Skerry avait fait l'objet d'un bel article dans le numéro 207 du "Chasse-Marée" au printemps 2008

Denis, qui avait rapporté son propre Skerry du fond de l'Andalousie, navigue maintenant en Rance sur son "Keleren", il a créé un blog pour en parler : http://sites.google.com/site/skerrykeleren/

Alain a géé son PassageMaker d'une voile carrée de 9 m2 pour naviguer sur le Cher et la Loire de manière traditionnelle. Il nous envoie le lien vers une vidéo de navigation sur la Loire près Luynes. Je suis bluffé par la technicité du gréement qu'Alain a fidèlement repris des bateaux traditionnels...

Voici la couverture d'une revue nautique que je ne nommerai pas et qui ignore encore l'existence du Skerry... Dans la presse spécialisée, les nouvelles ne vont pas toujours très vite ! Merci à Ronan de nous avoir signalé cette erreur.