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Construction du prototype de PocketShip

Images commentées par John C. Harris, architecte de PocketShip et "patron" de CLC. Traduction Arwen Marine.
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L'apparence est classique, ce bateau pourrait dater des années 1930. Mais il est totalement moderne. Aucun détail n'est laissé au hasard. Il nous a fallu beaucoup de travail pour loger une petite cabine dans une coque rapide à la voile. Il fallait éviter, dans cette coque de 4.50 m, de concentrer l'équipage dans un tout petit cockpit à l'arrière, ce qui est malheureusement le cas sur beaucoup de tout petits croiseurs. C'est le piège de vouloir dessiner ces petits bateaux come des modèles réduits de bateaux deux ou trois fois plus grands. Je suis parti à l'inverse de la contrainte volontaire de deux feuilles standard de contreplaqué bout à bout : 4.50 m de longueur de coque maximum. La cabine de PocketShip est plus grande que celle de nombreux croiseurs en "plastique" sur le marché, mais le poids de l'équipage est suffisamment en avant pour permettre au bateau de rester dans ses lignes quand l'équipage est dans le cockpit.

 

Le gréement aurique fait sourciller certains, mais c'est un paramètre de départ car il fournit la puissance maximum sur des espars courts. Son centre vélique est bas et permet de porter plus de toile pour un couple de gite donné. Afin de marcher au près par petit temps, je voulais une grande surface de voile. (L'idée que le gréement aurique ne fait pas un bon près est ridicule et il est temps de lui tordre le cou.)

Le long bout-dehors équilibre la grand-voile, et il faudra en tenir compte dans les manoeuvres de port. Il est costaud et tenu par une sous-barbe en cable inox. Il permet de gréer un spi asymétrique qui fera de PocketShip une bombe au portant.

Les voiles ont été réalisées par Fowler et le génois est sur emmagasineur.

 

Le plan de construction nous a demandé des mois de mise au point. Il est en effet facile de rendre ces petits bateaux chers et difficiles à construire. Mon défi était de minimiser le nombre d'éléments à assembler. Si c'était un plan des années 1960 (comme la plupart des micro croiseur "bois" encore à flot), il serait construit autour d'une charpente de serres, lisses, étrave, étambot en bois massif. La seule façon de faciliter la construction était d'éliminer cette charpente dans une coque CP rendue "autoporteuse". L'assemblage à l'époxy nous permet de le faire et d'obtenir une coque "monolithique" essentiellement débarassée des problèmes liés à la construction en bois.

J'ai choisi un plan de dérive mixte (dériveur lesté) afin d'éviter de couper en deux la cabine avec un grand puits de dérive. Cette solution permet de descendre le lest en plomb dans la quille autour du puits de dérive. La dérive est pivotante pour le "droit à l'erreur" et il restera toujours un bout de quille pour rentrer au port au cas où.

         
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J'ai considéré plusieurs alternatives de section entre le fond plat et les bouchains multiples. Le fond en "V" est le seul qui permette les entrées d'eau fines requises pour le près par petit temps dans le clapot. La coque est si peu profonde qu'il n'y a guère de "coût" en surface mouillée par rapport à d'autres formes. Le fait qu'elle soit facile à construire est un plus. J'aurais pu faire plus compliqué mais un autre principe de base est de pas se voiler la face devant les bouchains d'une coque en CP.

 

Voici une vue de l'intérieur avec des silhouettes de 1.80 m. L'espace est totalement ouvert sans "mobilier de maison de poupée" et permet à deux adultes de s'installer à l'aise. Le plancher-couchette mesure 2.60 m par 1.40 m, ce qui permettrait de loger deux joueurs de NBA. La surface totale de la cabine est de 3.05 m par 1.83 m, soit 5.6 m2. Une toile de tente sur la bôme augmente la surface abritée. On voit sur ce profil que la dérive pivotante est essentiellement dans la quille et sous le cockpit.

L'équipage peut rester abrité pendant une averse, installé sur des chaises de plage ou des coussins. Une ventilation importante est prévue par deux "dorades". Un WC chimique est rangé sous le cockpit et glisse vers l'avant pour son utilisation. Un énorme espace de rangement est prévu sous le mât, ainsi que dans les deux coquerons de l'arrière. Tout cet espace permet d'emporter le matériel de camping pour une croisière de plusieurs semaines.

 

Début de la construction. Presque tous les éléments du bateau sont préfabriqués, imprégnés d'époxy et poncés avant de commencer l'assemblage en tant que tel.

On commence par poser la quille, ce qui n'est pas courant en construction "cousu-collé".  Sur cette image, elle est prête pour la coulée du lest.

         
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L'ensemble quille-puits de dérive est calé dans un ber en deux éléments de médium qui maintient la coque pendant toute la construction. Les panneaux de fond sont suturés à la quille et on y va...

  Ensuite, les bordés latéraux sont ajoutés. On voit qu'ils ont déjà été stratifiés sur leur face intérieure.  

Les cloisons sont suturées. La préfabrication rend l'assemblage de la coque extrêmement rapide.

         
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Une autre vue de la même étape. 

 

Vue des varangues et du haut du puits de dérive. Il est temps de commencer à mélanger de l'époxy. Notez au passage les "joints digitaux" qui remplacent les "scarfs" traditionnels.

 

Tout l'intérieur est stratifié verre-époxy, avec un bon recouvrement sur les joints-congés des membrures et les cloisons. Le produit fini est aussi solide que s'il avait été sculpté dans un bloc de composite.

         
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L'intérieur après stratification.

 

Une fois l'époxy durcie, il y a beaucoup de ponçage à faire à l'intérieur. PocketShip fait 4.50 m mais il y a beaucoup de surface... Une ponceuse à aspiration et beaucoup de patience sont utiles pour cette étape. Au passage, ceci est une bonne vue de l'émorme espace de rangement de l'avant de la cabine.

 

Il y a quand-même un minimum de structure en bois massif, essentiellement des lisses pour le collage du pont et du cockpit.

         
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Il est plus facile de faire la finition de l'intérieur (pose du plancher, ponçage et peinture/vernis) avant de poser le pont. Il faudra penser à couvrir le plancher pour le protéger pendant la suite de la construction. Ici c'est la partie arrière de la cabine. Les ouvertures dans le haut du puits de dérive permettent de fixer des trappes de visite étanches afin d'avoir accès au mécanisme de levage.

 

Le cockpit est couvert.

 

La partie haute des bordés latéraux est suturée et on commence à deviner la forme finale de PocketShip. J'ai oublié de programmer la découpe des orifices pour les hublots sur la machine à commande numérique.

         
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Je n'ai pas trouvé de mot précis pour cette pièce qui termine le haut du tableau arrière (NT : ni en anglais, ni en français d'ailleurs).

 

Voici les dossiers des banquettes de cockpit. Ils sont confortables, raidissent la coque et ajoutent de la flottabilité et du rangement.

 

Le dessus de la cabine sera aussi collé sur des lisses : il y a des limites à l'utilisation des joints-congés...

         
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La ventilation d'une petite cabine est essentielle car elle sera inhabitable si elle est humide. C'est pourquoi j'ai dessiné ces "boites de dorade" dans la baille à mouillage. Avec des manches à air dessus, elles permettront d'injecter un grand flot d'air frais dans la cabine, en laissant les embruns et la pluie s'évacuer par le bas.

 

Le capot de descente et sa "casquette" constituent probablement le seul élément de PocketShip qui soit un peu compliqué à construire. Je voulais néanmoins l'inclure dans le projet car cette descente assure l'étanchéité de la descente quelle que soit la force du vent (même à 130 km/h sur l'autoroute, elle donne un ancrage pour une capote de descente et enfin, c'est un bon endroit pour fixer un panneau solaire.

 

Vue de la "casquette" de descente en place.

         
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Voici PocketShip essentiellement achevé, prêt pour le ponçage et la peinture.

 

Il reste à découper les ouvertures pour les hublots. Notez la plaque "anti-ventilation" fixée horizontalement sous le talon du gouvernail. C'est un moyen simple d'augmenter l'efficacité d'une "pelle" peu profonde en interdisant les échanges de flux en bout de profil.

  Et c'est mon tour de piste victorieux, sous forme photographique, avant de tourner la coque pour finir le dessous.
         
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A la mise en ligne de certaines de ces images, j'ai reçu plein d'e-mails me demandant si la baille à mouillage est auto-videuse. Oui, il y a de gros dalots (invisibles sur cette image) et elle se viderait en un instant si elle se trouvait remplie. Je veux cependant noter que si vous en arrivez au point d'embarquer de l'eau à cet endroit sur ce bateau, c'est que les conditions sont si extrêmes que vous avez de bien plus gros soucis qu'un peu de surcharge sur l'avant...

 

Vue des "jumelles" de pied de mât. Le pivot est placé assez haut pour que le mât baissé à l'horizontale surplombe la descente et le cockpit suffisamment haut pour ne pas rendre le bateau inhabitable. Le bout-dehors se rétracte facilement. Sa longueur en fait un défi aux jetskis qui souhaiteraient discuter votre priorité.

 

Essai des manches à air sur les dorades. A l'intérieur, l'aération est obturable par une trappe à joint torique, ce qui permet de "sceller" la cabine comme une bouteille. Les manches à air sont orientables, bien sur.

         
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Avec la construction 95% finie, il est temps de tourner le bateau. Geoff a déclaré qu'il avait mené l'opération avec un seul assistant. 

 

Il y a une stratification "lourde" sur l'extérieur de la coque. Il y a notamment un recouvrement des tissus de verre tout le long de la ligne médiane.

 

Vue du dessous terminé : voilà une coque qui ne demande qu'à glisser sur l'eau !

         
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J'ai choisi une peinture anti-fouling non ablative. Ce bateau passera l'essentiel de son temps sur sa remorque entre les sorties.

 

Geoff vernit le tableau en CP sapellli. Notez les dalots jumeaux du cockpit et l'orifice pour la barre.

 

Geoff vernit les espars en spruce.  La bome, la vergue, le bout-dehors sont "pleins" alors que le mât est creux : un profil rétreint en haut, de section carrée.

         
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