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Construction d'un Cavelier avec Charles-Edouard
Charles-Edouard est venu construire avec moi à l'atelier son Cavelier. Les images ci-dessous sont extraites des "Nouvelles de l'atelier", ce qui explique le caractère à la fois décousu et répétitif des commentaires. La navigation (précédente-suivante) est relative à l'emplacement de ces pages dans les "Nouvelles" et vous fera donc souvent sortir de la séquence ci-dessous.

 

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Je mets la construction du Mill Creek 13 en attente pour quelques jours : Charles-Edouard, vient construire un Cavelier en "construction accompagnée". Afin de gagner du temps, je colle les joints-puzzle des bordés du Cavelier : j'ai branché le radiateur sous la table et je vais couvrir les collages avec ce magnifique duvet vert et rose afin de maintenir la température du collage à 22°C pendant toute la nuit.

 

Charles-Edouard est occupé à suturer ensemble les deux bordés de fond du Cavelier le long de la ligne de quille .

 

Nous avons ouvert les bordés de fond sur la ligne de quille et Charles-Edouard suture le bordé 2 bâbord. Le Cavelier est parfaitement amphidrome, comme la plupart des canoës traditionnels, et nous avons arbitrairement choisi qu'une des extrémités est la proue, et donc les cotés bâbord et tribord en découlent, euh, en décombent... euh non, en découlent...(Merci aux Inconnus)

         
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Charles-Edouard suture maintenant le bordé 2 tribord du Cavelier. On voit sous la perceuse le bout du tasseau que nous avons collé à la bande adhésive sous les bordés de fond afin de maintenir leur ouverture.

 

Bordé 3 bâbord.

  Et ça y est, les deux bordés 4 sont presque finis de suturer, ce qui achève le montage de la coque. Le manuel de construction du Cavelier dit 5 heures et nous y avons effectivement passé deux heures et demie à deux.
         
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Comme cette image le montre, le Cavelier dispose d'un franc-bord assez élevé, ce qui est sécurisant pour ses futurs utilisateurs.

 

Le bout de tasseau tenu par les deux pinces (à gauche sur la photo) aide à maintenir l'étrave rectiligne (ou l'étambot).

 

Charles-Edouard "vise" le long de la coque du Cavelier pour vérifier qu'elle n'est pas vrillée.

         
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Il faut resserrer toutes les sutures, et bien "régler" la juxtaposition des bordés (ou virures) sur la ligne d'étrave (ou d'étambot, c'est la même chose sur ce canoë qui est totalement amphidrome).

 

Le maillet sert à taper sur la tranche de certains bordés afin de les pousser localement dans une meilleure position par rapport à leurs voisins.

 

Nous avons retourné la coque du Cavelier afin d'insérer la cloison des compartiments étanches avant et arrière, ainsi que le couple temporaire central, qui permet de "vérouiller" la section de la coque cousue sur sa section théorique.

         
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Nous cassons plusieurs des sutures de fixation des cloisons avant et arrière car elles ont du travail pour amener le bordé au contact. En effet, le "pincement" de la coque à ses extrémités ne vient pas naturellement.

 

Nous retournons une nouvelle fois la coque du Cavelier afin de passer à la seconde partie du "cousu-collé" : le collage. Charles-Edouard dépose un filet d'époxy chargée sur la fente entre les virures.

 

Ce premier collage va nous permettre de couper et extraire les sutures, afin de renforcer les collages par une stratification de fibre de verre.

         
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Il n'y a plus qu'à laisser durcir l'époxy de ce premier collage sur le Cavelier avant la suite.

 

Les sutures sont extraites, nous avons déposé le couple central, qui a rempli son office, et nous allons faire les joints sur l'intérieur de la coque. Du fait que Charles-Edouard compte venir l'intérieur de la coque, nous avons décidé de masquer de part et d'autre de chacun des joints à réaliser afin que leurs bords soient bien nets.

 

Deux des joints ont été faits et la bande adhésive à masquer est déjà enlevée (il ne faut surtout pas attendre que l'époxy ait durci pour le faire).

         
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Charles-Edouard utilise un couteau à mastic pour lisser le joint entre les bordés 3 et 4 du Cavelier.

 

Et voilà ! Tous les joints sont faits et tout l'adhésif est à la poubelle. Charles-Edouard réalise les gros joints-congés de l'étrave (ou étambot) et ceux de la cloison du compartiment étanche, coté intérieur. Il restera à faire ces joints sur l'extérieur des cloisons étanches.

 

Charles-Edouard passe une couche d'époxy "claire" afin de saturer la surface du contrepaqué, avant de boucher les trous des sutures. Notez que nous avons remis une "barre d'ouverture" afin de conserver l'ouverture de la coque au bau maximum.

         
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Charles-Edouard revient travailler avec moi sur son Cavelier. Grosse séance de ponçage afin de préparer la stratification de la surface intérieure. Nous confirmons une nouvelle fois l'importance du ponçage dans les activités de construction en cousu-collé.

 

Nous avons drapé le tissu de verre dans le Cavelier et le saturons de résine époxy. De la sorte, la fibre de verre est bloquée dans la résine et ainsi rendue solidaire du contreplaqué : le composite ainsi créé conbine les propriétés mécaniques de ses trois composants afin de former un matériau aux performances nettement supérieures. Dingue !

 

L'outil essentiel de la stratification "artisanale" est la squeegee, qui est une petite raclette souple. La résine est versée en petites quantités sur le tissu, puis "travaillée" à la squeegee afin de la répartir sur la surface du tissu et de la faire pénétrer à fond partout en chassant les bulles d'air.

         
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Après la stratification, nous enchaînons avec le collage des listons. Toute ma collection de serre-joints est mise à contribution.

 

Charles-Edouard vérifie que les extrémités des listons sont bien plaquées sur le carreau. Des vis posées par l'intérieur des caissons renforcent les presses à cet endroit.

 

Le lendemain, nous avons enlevé toutes les presses, collé les dessus de caissons puis retourné le Cavelier afin de compléter les joints et de boucher les trous des sutures. Prochaine étape : ponçage, puis stratification de l'extérieur.

         
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Charles-Edouard est de retour pour une session de construction accompagnée de son Cavelier. Après avoir arasé les listons à la ponceuse à bande, il passe un coup de défonceuse pour arrondir l'angle supérieur extérieur des listons. Nous allons ensuite faire un très gros ponçage sur toute la surface intérieure du canoë, puis sur l'extérieur, en prélude à sa stratification.

 

Charles-Edouard met la dernière touche d'époxy sur la face inférieure du liston bâbord : nous venons de passer une couche d'imprégnation sur tout le bois mis à nu aujourd'hui.

 

Charles-Edouard est de retour pour continuer la construction de son Cavelier. Il attaque ici la stratification de l'extérieur de la coque. Il commence à étaler à la squeegee l'époxy que nous avons froidement versée au centre de la pièce de tissu de verre.

         
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Nous ajouterons des pièces complémentaires de tissu de verre sur les cotés pour couvrir les parties hautes du bordé, et nous ajouterons aussi des bandes de renfort sur l'étrave et l'étambot.

 

Une fois la stratification du Cavelier terminée, j'enchaîne avec celle du pont du Mill Creek : j'ai drapé le tissu de verre...

 

Puis je l'ai découpé sur le pourtour du pont, en laissant juste de quoi descendre de 3 cm sur le carreau pour renforcer le joint pont-coque.

         
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Sur le Cavelier, les surépaisseurs aux jonctions des pièces latérales de stratification sont dégrossies au racloir puis à la ponceuse, en prélude à une couche complémentaire d'époxy pour remplir la trame encore très sensible du tissu de verre. Notez que le beau temps et la chaleur (n'ayons pas peur des mots) de cette semaine permettent de travailler avec plaisir à l'extérieur.

 

Revoici le Cavelier, la troisième couche d'époxy sur l'extérieur est bien dure et Charles-Edouard procède sans plus attendre aux premiers essais de son bateau, avec deux de ses fils pour équipage.

 

La coque doit encore être poncée et peinte ou vernie afin de protéger l'époxy des UV. Charles-Edouard a prévu pour la coque une peinture vert "brume de jade" (les fabricants de peinture sont de grand poètes...) et l'intérieur sera verni.

         
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Pas de problème, il flotte, et si les spectactrices de la terrasse sont inquiètes, elles donnent habilement le change avec une posture détendue dissimulant parfaitement leurs spasmes d'angoisse...

 

Point de motif d'inquiétude, comme le confirment les oreilles dressées et l'air confiant de tout l'équipage !

 

Coup de chapeau à la photographe pour ce cadrage artistique à travers les branchages !

         
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Je tiens à rassurer les aspirants constructeurs et leur famille : ce n'est pas en construisant le Cavelier que Charles-Edouard s'est fracturé le poignet gauche (mais ça gène pour pagayer !)

 

Cette jolie photo montre qu'avec trois passagers, le Cavelier montre encore un bon franc-bord, sa charge utile de 240 kg n'est largement pas exagérée.

 

En conclusion, on peut dire que malgré son "look" sans fioritures, ce bateau a du chien ! (Désolé, mais si je ne l'avais pas faite, je l'aurais regretté !)

         
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Charles-Edouard m'envoie les deux images suivantes, qui le montrent en plein ponçage sur son Cavelier, malgré son poignet gauche cassé et plâtré ! Il m'écrit qu'il ne veut pas perdre trop de temps sur la préparation de son bateau pour la peinture : "Malgré le bras en écharpe, le loukoum avance. Objectif : être prêt à faire le rebouchage des bulles et la peinture dès que l'on m'aura enlevé mon plâtre !"

 

Chapeau pour la motivation ! Le ponçage est l'une des tâches les plus ingrates (et malheureusement aussi l'une des plus abondantes dans la construction des petits bateaux si l'on veut un résultat flatteur).

 

Charles-Edouard m'envoie cette image de son Cavelier, dont le ponçage est enfin terminé, et qu'il s'aprête à peindre et vernir sur la table de la cuisine.

         
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Charles-Edouard nous envoie cette image de son Cavelier, qu'il a peint en vert "brume de jade" et sur lequel il a monté une bande-molle sur la ligne d'étrave et d'étambot (jolie photo !)

 

Charles-Edouard nous envoie aussi cette image de son "banc d'essai" de gréement : il a prévu de gréer cette jolie petite voile au tiers sur son canoë. Charles-Edouard me dit que le banc d'essai n'est pas scellé, mais il est très lourd ! Et quel apprère-plan !

 

Charles-Edouard nous envoie cette jolie image de son Cavelier, sur lequel il vient de coller les serres sur cales en haut du carreau.

         
Ohé, amis !   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.
         

Une case à occuper : un peu de pub !

 

Charles-Edouard nous envoie 15 nouvelles photos de son Cavelier, à l'occasion de son premier contact avec la mer, à St-Jean-de-Luz, et de ses premiers essais sous voile.

 

Cet équipage a fait 1600 km pour descendre de l'Oise au PAys Basque et en revenir, sans aucun souci.

         
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Cet équipage a fait 1600 km pour descendre de l'Oise au PAys Basque et en revenir, sans aucun souci.

 

Le banc d'étambrai s'accroche à la serre grâce à des écrous-papillon, et je n'ai pas demandé à Charles-Edouard pourquoi il a prévu deux emplantures de mât. Les dérives latérales picotantes sont montées sur une seconde traverse mobile, invisible sur cette image, et une pagaie fait office de gouvernail.

 

La jolie petite voile au tiers s'est montrée suffisante pour propulser l'esquif.

         
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Une bôme fine en bambou est grée pour le grand-largue et le vent arrière.

 

Deux sièges suspendus permettent de s'assoir plus confortablement.

 

Gros plan sur l'une des boucles de suspension des sièges.

         
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Le grand moment du premier contact avec l'eau salée, dans la lumière oblique d'une belle d'après-midi.

 

Et c'est parti !

 

Le Cavelier porte aisément trois adultes et un enfant, bien que ce soit un peu au-delà de sa charge utile (240 kg).

         
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Essai de la voile au portant par petit temps.

 
Cet angle de prise de vue audacieux arrive presque à faire passer le Cavelier pour un grand navire...
 

Le Cavelier longe le filet à requins de la plage de St-Jean prudemment, coté intérieur.

On me dit qu'il n'y plus guère de requins à St-Jean mais que le filet sert à repousser les attaques de méduses.

         
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Charles-Edouard écrit : "Le Cavelier est certainement le plus beau et le meilleur bateau que je pouvais espérer construire. Pour tout dire, je n'aurais jamais cru parvenir à ce résultat, ni y trouver autant de plaisir ( et autant de fierté, avouons le, les commentaires sur la plage ont fait gonfler mes chevilles à ne plus pouvoir porter de chaussettes, heureusement que les chaussures de bateau se portent sans )."

 
Dernière image du Cavelier arborant fièrement les couleurs du Pays Basque.
 

         
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