11/07/03

La semaine dernière, nous avions terminé le collage des listons du PassageMaker que Gilles construit avec moi en "construction accompagnée". A l'issue de nos six jours ensemble, il reste encore un peu de travail avant que le bateau soit prêt à naviguer. J'avance un peu tout seul avant que Gilles revienne travailler ce week-end. J'ai arasé les listons à la ponceuse à bande et passé un coup de défonceuse avec la fraise en quart de rond sur leur angle extérieur.

J'ai sorti la chèvre pour retourner le PassageMaker : le voilà en plein vol !

Je l'ai donc retourné, puis juché sur des tréteaux posés sur des établis. L'équilibre de l'ensemble est assez précaire, et je laisse la sangle accrochée sous la chèvre en sécurité.

Ce n'est pas seulement par pure perversité que juche ainsi le PassageMaker en hauteur : il se trouve ainsi juste à bonne hauteur de travail pour que je fasse les joints-congés dans l'angle entre le haut des cloisons et membrures et le dessous des sièges.

On redescend à une altitude un peu plus ordinaire pour ouvrir le passage de la dérive à travers la sole : deux trous de 14 mm, deux traits à la scie sauteuse, puis mes deux défonceuses préférées : celle à fraise droite d'abord, puis celle en quart de rond.

J'avance entretemps sur l'Oxford Shell : voici les panneaux latéraux en contreplaqué marine okoumé de 3 mm d'épaisseur, constitués de trois éléments collés par des scarfs, pour une longueur totale de 6,32 m... Pour les déplacer, je les joins par des pinces sous lesquelles je glisse aussi des lattes de pin afin de donner un peu de rigidité à l'ensemble, sans quoi c'est totalement intransportable.

Sur la table au premier plan, je fais le collage des panneaux de fond de l'Oxford Shell : ils sont en contreplaqué de 4 mm, 1 mm de plus que les panneaux latéraux, sur lesquels je colle les serres, sur l'établi mural au fond. Les serres rigidifient les panneaux latéraux et fournissent une surface de collage pour le pontage. J'ai eu des soucis sur le collage de ces scarfs, et j'ai du en décoller une partie pour les recoller car ils n'étaient pas strictement alignés : sur un bateau aussi long et aussi fin, l'alignement est primordial.

J'ai profilé la dérive et le safran, et fini la tête de gouvernail du PassageMaker.

J'ai stratifié des renforts de tissu de verre sur le bord inférieur du puits de dérive, car je trouve que la tranche du contreplaqué de la sole est très exposée et requiert une protection.

Comme annoncé précédemment, j'ai fait une seconde couche sur les joints-congés de part et d'autre de l'aileron et je les ai armés d'une bande de tissu de verre.

Retour sur l'Oxford Shell. J'ai posé une barre d'espacement à mi-longueur des panneaux latéraux et je les ai joints à chaque extrémité par quelques sutures et une vis dans les serres. J'ai posé par-dessus les panneaux de fond que j'ai cousus ensemble le long de la ligne de quille. Trois baguettes évitent qu'ils tombent à travers.

Je suture les panneaux de fond aux panneaux latéraux.

Tabernacle ! Que cette coque est longue !

Après avoir fini mes travaux de couture, j'ai retourné la coque et l'ai tripotée pour éliminer un très géger vrillage, puis calée à l'horizontale. J'ai monté une trappe noire à l'avant et une blanche à l'arrière en attendant le choix de l'armateur.

Les cloisons sont simplement posées à leur place dans la coque, afin de tester leur ajustement.

Retour sur le PassageMaker : Gilles est revenu avancer le travail ce samedi et vient de passer 4 heures à poncer l'ensemble de la surface intérieure et extérieure. Après dépoussièrage, nous avons masqué pour faire l'antidérapant.

Retour sur l'Oxford Shell. J'ai fait le premier collage : j'ai déposé à la seringue un filet d'époxy chargée sur tous les joints entre les panneaux, coté intérieur.

Je ferai un second passage sur les joints après avoir coupé et extrait toutes les sutures, et "j'armerai" ces joints de bande de fibre de verre, sauf dans le cockpit, où je stratifierai un tissu de verre sur toute la surface intérieure : plus esthétique et plus solide. Ultérieurement, l'ensemble de la surface extérieure sera aussi stratifiée.

Mon Youyou de démonstration a pris la grosse tête : il nous a quittés pour aller naviguer en région parisienne sur la pièce d'eau d'un chateau...

J'ai beaucoup de plaisir à vous montrer les deux photos suivantes qui me sont envoyées par Eric : elles montrent l'Arwen que j'ai construite pour lui au printemps 2010 . Eric avait besoin d'une annexe "cohérente" avec le superbe bateau néo-classique qu'il avait fait construire outre-Manche. Il vient de participer à l'édition 2011 du "Rendez-vous de la belle plaisance" organisé par le Yacht Club de l'Odet chaque année fin juin.

La grande classe internationale ! Une Arwen à couple de Pen Duick (derrière Ilhabela II, le superbe bateau d'Eric) !!! Ma vie n'aura donc pas été vaine...

Trève de plaisanteries, je suis très honoré et très touché par ces superbes images, merci beaucoup Eric !

Les quatre images suivantes me font également très plaisir : voici le Skerry "Numéro 33" installé comme un coq en plâtre (*) à Guérande. Patrick lui a fait confectionner un taud sur mesure, le petit veinard !

(*) c'est "coq en pâte" ! (mais moins amusant).

Magnifique image du Skerry navigant de conserve avec deux cygnes sur la Rance

Petit vent : Patrick sort les avirons.

Jolie vue de "Numéro 33" passant au portant à travers le mouillage de La Roche Bernard.

Et revoici "Pélican", le joli PassageMaker construit par André, qui a récemment converti son bateau par addition du kit "voile" standard. C'était également la découverte de la navigation à voile pour André, qui fait cet apprentissage sans peine grâce à la facilité de son bateau.

Toujours selon André : "Tout ça ne fait pas oublier le plaisir de l'aviron comme en témoigne la dernière photo, arrivée au port de Bully, dans les gorges de la Loire, par une journée torride. Par curiosité j'ai chronomètré le passagemaker en étant deux à bord et à la rame. Verdict : 6,7 Km/h. Pas trop mal ?" Plutôt très bon pour un bateau qui n'a pas l'apparence d'un skiff (et nettement plus de place à l'intérieur !)

Michel nous envoie les 5 photos suivantes du début de la construction de son Doris 12. Les commentaires sont de sa main : "Deuxième bordé n°1 en place. Ne pas oublier de consulter le livret de construction régulièrement.

Parce qu'il doit quand-même y avoir des bornes aux limites, je ne serai pas en baie de Morlaix le dernier week-end de juillet, mais si vous pouvez y aller, je vous le recommande très chaudement : voilà un nouveau rassemblement qui promet d'être mémorable ! Allez vite vous inscrire sur le site de "Entre Terre et Mer"